Quel apiculteur n’a vécu le moment ou malgré ses efforts son enfumoir ne s’allume pas ? Ou pire, le moment où il en a désespérément besoin au rucher, et celui-ci refuse de fumer, malgré les pressions répétées à grande vitesse sur son soufflet ? Analysons ces problèmes. Était-ce la faute de l’apiculteur ? Tout d’abord avait-il choisi le mauvais combustible d’allumage ? L’apiculteur choisit habituellement parmi les différents combustibles d’allumage d’enfumoir facilement à sa disposition. L’éventail est large : les urbains vont facilement utiliser du papier journal, du carton, des boites à œufs, alors que les ruraux vont se tourner vers des combustibles « naturels » comme le foin, la paille, les lichens, les aiguilles ou pommes de pin, la toile de jute, les copeaux de bois. Une fois le combustible d’allumage trouvé, il allume celui-ci avec un briquet, l’enfourne dans son enfumoir, et commence à pomper. Apparaissent quelques flammes ou le plus souvent quelques fumeroles. L’enfumoir fume, il est allumé se dit-il. L’apiculteur ajoute alors son combustible habituel. Granulés du commerce : de bois, de lavande, de paille, ou des combustibles glanés : paille, foin, pommes de pin, aiguilles de pin, copeaux de bois, mousses séchées, morceaux de branches. Puis il se met à pomper sur son soufflet, quelques fumées sortent, puis plus rien. Il vide alors son enfumoir, puis recommence au début. Subissant des échecs répétés d’allumage de son enfumoir, l’apiculteur essaie les solutions qui lui sont proposées : batônnets d’allume feu, lampe à souder, enroulements de carton, etc. Ces solutions sont d’une part coûteuses, et d’autre part nécessitent d’être maintenues, c’est-à-dire de renouveler le stock, ou de faire face aux pannes de la lampe à souder. Le bouchage du filtre pré-injecteur de gaz est fréquent, et les pannes d’allumeur piézo-électrique également. Au problème de difficulté d’allumage, ou d’extinction de l’enfumoir au rucher s’ajoutent de nouveaux problèmes apportés par ces pseudos-solutions. L’apiculteur a-t-il fait le mauvais choix du combustible d’allumage ? Probablement pas. Pourquoi ? Parce que ses pairs lui ont indiqué quels sont les combustibles d’allumage qu’ils utilisent, et arrivent bien à allumer leur enfumoir, eux. Parfois. Alors qu’est-ce qui ne fonctionne pas ?
En fait ce n’est pas parce que le combustible d’allumage fume que l’enfumoir est réellement allumé. Ceux qui ont allumé un feu dans un barbecue, une cheminée ou un poêle le savent bien, pour que le feu prenne il faut faire des braises rouges, qui chauffent le combustible. Pour l’enfumoir c’est pareil. Il faut arriver à créer une boule dense et incandescente dans l’enfumoir, avant d’ajouter un autre combustible. Mais nous verrons plus loin que ce n’est pas suffisant. Pour faire cette boule incandescente, il faut mettre suffisamment de combustible, et le tasser au début de la combustion, tout en continuant à pomper sur le soufflet, et à rajouter de ce combustible au besoin. Facile à dire, mais pas facile à faire. Pourquoi ? Ce n’est pas facile de tasser du combustible au début de la combustion, parce que d’une part les flammes sont ténues et que tasser signifierait étouffer le feu, et d’autre part il faut pomper d’une main et tasser de l’autre, avec un enfumoir qui gigotte au bout du bras. Le pompage d’air est quasiment systématiquement stoppé au moment où l’allumage en a le plus besoin. D’où l’échec de l’allumage, ou l’allumage insuffisant.
Mais ce n’est pas tout. Intervient également au moment de l’allumage, la qualité du matériel. Force est de constater que la plupart des enfumoirs du commerce refoulent. Vous pompez, la belle affaire ! L’air ressort par le trou par lequel il est entré. Dans le pire des cas le trou du soufflet et de l’enfumoir ne sont même pas en vis-à-vis. On repère très facilement ces appareils refouleurs. Il y a des cendres et du bistre autour du trou de soufflage du soufflet. Récapitulons : pour pouvoir bien allumer son enfumoir, il faut un appareil qui ne refoule pas, et pouvoir faire des manipulations d’allumage du feu et de tassage doux du combustible avec ses deux mains, ce qui n’est pas possible avec un enfumoir à soufflet. Notons au passage que la moitié du temps le soufflet aspire, et donc ne souffle pas. Plus haut nous avons dit qu’obtenir une boule de combustible d’allumage incandescente et chaude est nécessaire, mais pas suffisant. Ceux qui ont allumé un feu dans une vieille cheminée le savent. Il faut également que la cheminée « tire ». C’est-à-dire que la fumée et l’air chaud qui s’échappent par les boisseaux aspirent un courant d’air frais qui auto-active la combustion. En chauffant l’air se détend, c’est-à-dire qu’il prend plus de volume que dans son état initial, il devient moins dense et s’élève. C’est ce principe qu’utilisent les montgolfières. Remplies d’air chaud moins dense à l’intérieur, que l’air atmosphérique à l’extérieur, elles s’élèvent comme une bulle de gaz dans l’eau. Les cheminées qui ne « tirent » pas refoulent la fumée dans la pièce. Et le feu s’éteint. Pour les enfumoirs de mauvaise qualité, la fumée qui en sort ne permet pas l’entrée suffisante d’air frais qui active la combustion, et le feu fini par s’éteindre. D’où tous ces enfumoirs qui s’éteignent au rucher. Pour compenser ce défaut l’apiculteur va devoir pomper et pomper encore sur son soufflet. Si vous ne pompez pas énergiquement, pendant trois minutes au moins, alors votre enfumoir ne sera pas correctement allumé.
Certains chargent leur appareil avec le même combustible d’allumage peu dense, paille, foin, aiguilles de pin, cartons. Leur enfumoir est trop chaud, délivrant une fumée trop chaude, et leur combustible s’épuise rapidement, d’où des rechargements fréquents au rucher. Pour une ou deux ruches, ce n’est pas un problème, mais dès que vous dépassez les cinq ruches cela en devient un. Au lieu de cela l’utilisation d’un combustible dense sera plus appropriée. Les pellets de bois et les granulés de luzerne en mélange, ont le grand avantage de ne pas goudronner comme d’autres granulés, de paille ou de lavande par exemple. Ces derniers vont faire coller le cône au corps de votre enfumoir, et déverser des goudrons sur le corps. Vous aurez alors les pires difficultés à ouvrir votre enfumoir.
Maintenant que vous savez ce qu’il faut faire, c’est à vous de choisir. Trouver le bon appareil qui ne refoule pas et « tire » la combustion, allumer patiemment et pomper énergétiquement pour allumer vraiment votre enfumoir. Utiliser d’abord un combustible d’allumage et ensuite un combustible dense qui dure la journée. Vous pouvez aussi choisir de vous faciliter la vie. Utiliser Zephyr, un enfumoir qui ne refoule pas, qui tire, et dont la soufflerie vous laisse les deux mains libres pour l’allumer, tasser le combustible d’allumage, verser le combustible principal, ajouter votre bouchon d’herbes vertes pour condenser les goudrons et refroidir la fumée. A ces avantages Zephyr vous permettra également d’enfumer vos abeilles juste en inclinant l’appareil et en balayant rapidement le dessus des cadres. La production de fumée s’arrête automatiquement lors du dépôt de votre appareil à la verticale.